
Si vous ou vos enfants souffrez de symptômes chroniques (fatigue, nez bouché, irritation) à la maison, la cause est probablement un écosystème de polluants invisibles, et non juste la poussière ou le pollen.
- Les matériaux de construction, meubles neufs et produits d’entretien libèrent des Composés Organiques Volatils (COV) qui sont souvent les principaux coupables.
- À Montréal, l’humidité excessive en sous-sol et le radon sont des risques spécifiques et sérieux, surtout pour les chambres d’enfants aménagées au rez-de-jardin ou au sous-sol.
Recommandation : Cessez de traiter les symptômes et commencez à diagnostiquer les sources. Mesurez l’humidité, testez le radon et choisissez des systèmes de filtration adaptés à la menace (charbon pour les COV, HEPA pour les particules).
Cette toux sèche qui persiste, ces maux de tête en fin de journée de télétravail, ou le nez constamment bouché de votre enfant… Vous avez blâmé le pollen, la poussière, le manque de sommeil. Vous aérez, vous passez l’aspirateur, mais rien n’y fait. Si ces symptômes d’allergies chroniques s’intensifient à l’intérieur de votre logement, il est temps de regarder au-delà des coupables habituels. Votre maison, cet espace que vous croyez être un sanctuaire, abrite peut-être un écosystème de polluants invisibles bien plus nocifs que la pollution extérieure.
La sagesse populaire nous dit de nous méfier des moisissures visibles et de la poussière. Mais la véritable menace est souvent inodore et invisible. C’est une guerre chimique silencieuse menée par nos meubles neufs, nos produits de nettoyage et même par le sol sous nos pieds. Dans le contexte montréalais, avec ses plex et ses sous-sols aménagés, ces menaces prennent une dimension particulière, exacerbées par de longs hivers où nous vivons confinés.
Cet article n’est pas une simple liste de conseils de nettoyage. En tant qu’hygiéniste résidentiel, mon objectif est de vous donner les outils pour devenir le diagnostiqueur de votre propre maison. Nous allons délaisser les solutions de surface pour nous concentrer sur la source. Car la clé n’est pas de masquer les odeurs ou de soulager temporairement une irritation de la gorge, mais de comprendre et de neutraliser les menaces invisibles qui pèsent sur la santé respiratoire de votre famille.
Ensemble, nous allons décoder les signaux que votre maison vous envoie, des COV émis par votre nouveau divan au radon qui peut s’infiltrer dans la chambre de vos adolescents. Vous apprendrez à faire la différence entre les technologies de purification, à lire les étiquettes et à transformer votre système de ventilation en un véritable bouclier respiratoire.
Sommaire : Identifier et neutraliser les polluants invisibles de votre domicile
- Pourquoi vos meubles neufs et produits ménagers polluent plus que le trafic extérieur ?
- Comment mesurer les COV et particules fines chez vous sans équipement de labo ?
- Filtre charbon ou lumière UV : quelle technologie pour éliminer les odeurs de cuisine ?
- L’erreur d’ignorer le test de radon dans un sous-sol où dorment vos ados
- Problème de gorge sèche ou nez bouché : quel est le taux d’humidité idéal pour dormir ?
- Vrai HEPA ou marketing trompeur : comment ne pas se faire avoir à l’achat ?
- L’erreur de couvrir une odeur de moisi par des chandelles sans traiter l’humidité
- Comment transformer votre système CVAC en bouclier contre les allergies saisonnières ?
Pourquoi vos meubles neufs et produits ménagers polluent plus que le trafic extérieur ?
L’odeur du « neuf » que dégagent une bibliothèque fraîchement montée ou une nouvelle couche de peinture est souvent associée à la propreté et au renouveau. En réalité, cette odeur est le signal d’alarme d’une pollution chimique intense. Ces émanations sont des Composés Organiques Volatils (COV), un cocktail de produits chimiques qui se libèrent des colles, résines, solvants et parfums contenus dans une myriade de produits domestiques. Le fait est que 100% des logements contiennent des COV invisibles et inodores, transformant nos intérieurs en environnements parfois plus pollués que l’air extérieur.
Le coupable le plus notoire est le formaldéhyde. Classé comme cancérogène avéré par le Centre International de Recherche sur le Cancer, il est omniprésent dans les panneaux de particules de nos meubles en kit, les planchers laminés et même certains textiles. Ces matériaux peuvent « dégazer » pendant des mois, voire des années, libérant continuellement des substances qui irritent les voies respiratoires, les yeux et peuvent déclencher des crises d’asthme, surtout chez les enfants dont le système respiratoire est encore en développement.
Cette pollution ne se limite pas aux rénovations. Les produits ménagers parfumés, les désodorisants d’ambiance, les bougies parfumées et même certains cosmétiques participent à cet écosystème intérieur toxique. Pour réduire cette charge chimique, une vigilance s’impose :
- Lors de l’achat de matériaux de construction ou de meubles, recherchez l’étiquette « Émissions dans l’air intérieur », obligatoire depuis 2013, et privilégiez la classe A+.
- Fiez-vous à des labels reconnus comme Emicode pour les colles, GUT pour les moquettes ou l’Ange Bleu pour les revêtements.
- Revenez à des produits de nettoyage simples et efficaces comme le vinaigre blanc, le savon noir ou le bicarbonate de soude.
- Aérez systématiquement pendant et après toute application de peinture, de vernis ou le montage de nouveaux meubles. L’idéal est d’attendre plusieurs jours avant de réintégrer pleinement la pièce.
Penser que l’on est à l’abri une fois les fenêtres fermées est une illusion dangereuse. La première étape vers un air sain est de prendre conscience que l’ennemi est souvent déjà à l’intérieur.
Comment mesurer les COV et particules fines chez vous sans équipement de labo ?
Bien avant de faire appel à des professionnels, vos propres sens et une observation attentive sont vos meilleurs outils de diagnostic. L’un des indicateurs les plus fiables d’un problème de qualité de l’air, notamment d’une mauvaise ventilation et d’un excès d’humidité, est la condensation. En hiver à Montréal, si vous observez constamment de la buée, du givre ou des gouttelettes d’eau à l’intérieur de vos fenêtres thermos, c’est un signal clair que l’air de votre maison est surchargé en humidité, un terrain fertile pour les moisissures et les acariens.

Ce phénomène visuel est un premier indice tangible. D’autres symptômes de votre habitation peuvent vous alerter. Si vous êtes plus fatigué, que vous reniflez ou avez des maux de tête depuis que vous avez commencé le télétravail, cela peut indiquer une exposition prolongée à un air intérieur vicié. De même, une odeur de « renfermé » ou de terre humide qui persiste malgré l’aération est un drapeau rouge majeur. N’ignorez jamais ces signaux. Le corps réagit souvent à ce que nos yeux ne voient pas, comme les COV ou les spores de moisissures.
Pour une évaluation plus précise, des moniteurs de qualité de l’air grand public sont de plus en plus accessibles. Ces appareils peuvent mesurer en temps réel plusieurs indicateurs clés :
- Les particules fines (PM2.5) : issues de la cuisson, de la fumée ou de la pollution extérieure.
- Les COV totaux (tCOV) : pour avoir une idée de la charge chimique globale.
- Le dioxyde de carbone (CO2) : un excellent indicateur de la qualité de la ventilation. Un taux qui grimpe rapidement lorsque plusieurs personnes sont dans une pièce signale un besoin urgent de renouveler l’air.
- Le taux d’humidité et la température.
Si ces mesures ou vos observations soulèvent des inquiétudes, il peut être judicieux de passer à l’étape suivante. Des entreprises spécialisées à Montréal, comme des chimistes-conseils, peuvent effectuer des tests d’air professionnels pour identifier et quantifier des contaminants spécifiques, vous offrant un diagnostic précis et des solutions pour traiter le problème à la source.
Ces observations simples mais structurées constituent la base d’un diagnostic efficace, vous guidant vers les bonnes actions à entreprendre, que ce soit améliorer la ventilation ou investir dans une purification ciblée.
Filtre charbon ou lumière UV : quelle technologie pour éliminer les odeurs de cuisine ?
Les odeurs de cuisson, bien que souvent agréables, sont une forme de pollution par particules et graisses qui peut s’incruster dans les textiles et se propager dans toute la maison. Pour les neutraliser efficacement, deux technologies principales se distinguent, mais elles ne répondent pas aux mêmes besoins. Le choix dépend de votre situation, notamment si vous vivez en condo avec une hotte à recirculation ou en maison avec une évacuation extérieure.
Le filtre au charbon actif est le champion incontesté de l’adsorption des odeurs. Le charbon est une matière extrêmement poreuse qui piège les molécules gazeuses responsables des odeurs, y compris les COV. C’est la technologie indispensable pour les hottes de cuisine sans conduit d’évacuation (à recirculation), courantes dans les appartements et condos montréalais. Son efficacité est directe, mais limitée dans le temps : le filtre sature et doit être remplacé tous les 3 à 6 mois pour rester performant. Il est la solution de première ligne pour les odeurs organiques tenaces.
La technologie de lumière ultraviolette (UV-C), ou purification par irradiation germicide, fonctionne sur un principe totalement différent. Elle ne piège rien. Au lieu de cela, elle utilise une lumière d’une longueur d’onde spécifique pour détruire l’ADN des micro-organismes comme les bactéries, les virus et les spores de moisissures. Comme le souligne un expert de l’industrie :
Les purificateurs d’air UV peuvent tuer les bactéries, les virus et les spores de moisissures, favorisant ainsi un environnement intérieur plus sain.
– Greenfoot Energy, Solutions de qualité d’air intérieur
Si la lumière UV-C est moins efficace contre les molécules d’odeurs de cuisson pures, elle est redoutable pour stériliser l’air et prévenir le développement de moisissures dans les recoins sombres et humides d’un système de ventilation ou d’un échangeur d’air (VRC) mal entretenu. Elle s’attaque à la source biologique de certaines odeurs de « renfermé ».
Pour une approche complète, notamment pour créer une « bulle d’air pur » et se protéger des odeurs de cuisine des voisins, la combinaison d’un filtre HEPA pour les particules et d’un filtre au charbon actif dans un purificateur d’air portable est souvent la stratégie la plus efficace.
Pour vous aider à choisir la technologie la plus adaptée à vos besoins, voici une analyse comparative des différentes solutions de filtration.
| Technologie | Efficacité odeurs | Coût | Maintenance | Avantages spécifiques |
|---|---|---|---|---|
| Filtre charbon | Excellente pour odeurs organiques | $50-200/an | Remplacement tous les 3-6 mois | Indispensable pour hottes à recirculation en condo |
| UV-C | Bonne pour moisissures/bactéries | $200-500 initial | Lampe UV annuelle | Stérilise l’air vicié des échangeurs VRC mal entretenus |
| HEPA + Charbon | Optimale combinée | $300-800/an | Filtres 6-12 mois | Crée une ‘bulle’ d’air pur contre odeurs voisins |
En résumé, utilisez le charbon pour « éponger » les odeurs de cuisson et les COV, et la lumière UV pour « stériliser » l’air des contaminants biologiques. Les deux peuvent être complémentaires au sein d’une stratégie globale de purification de l’air.
L’erreur d’ignorer le test de radon dans un sous-sol où dorment vos ados
Le radon est un gaz radioactif, inodore, incolore et insipide, qui provient de la décomposition naturelle de l’uranium dans le sol. Il est la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Ce gaz peut s’infiltrer dans n’importe quelle maison par les fissures de la fondation, les puisards ou les joints. Le risque est particulièrement élevé dans les pièces les plus basses, comme les sous-sols, qui sont souvent aménagés en salles de jeux ou en chambres pour les adolescents. Ignorer ce risque, c’est exposer sa famille à un danger invisible mais bien réel. Au Canada, le problème est loin d’être anecdotique : des données récentes montrent que près de 17,8% des maisons canadiennes dépassent le seuil d’intervention de 200 Bq/m³ fixé par Santé Canada.

Le seul moyen de connaître la concentration de radon dans votre maison est de la mesurer. Les kits de test à long terme (plus de 3 mois) sont peu coûteux, simples à utiliser et fournissent l’image la plus précise de votre exposition annuelle. Étant donné que les concentrations de radon fluctuent, un test de courte durée peut être trompeur. La période de chauffage, d’octobre à avril, est le moment idéal pour effectuer le test, car les maisons sont généralement moins aérées, ce qui conduit à une accumulation potentielle du gaz.
Si le test révèle un niveau supérieur à la ligne directrice de Santé Canada, il est impératif d’agir. Des solutions d’atténuation, mises en place par des professionnels certifiés, permettent de réduire les niveaux de radon de manière très efficace, souvent en installant un système de dépressurisation sous la dalle qui aspire le gaz avant qu’il n’entre dans la maison.
Votre plan d’action pour tester le radon : les étapes recommandées
- Période de test : Effectuez le test sur une période d’au moins 3 mois pendant la saison de chauffage (d’octobre à avril) pour une mesure représentative.
- Emplacement du détecteur : Placez le dosimètre dans la pièce normalement occupée située au niveau le plus bas de la maison (chambre, bureau, salle de jeux au sous-sol).
- Conditions de placement : Maintenez le détecteur à l’abri des courants d’air directs, des sources de chaleur et hors de portée des enfants, à une hauteur de respiration.
- Envoi au laboratoire : Une fois la période de test écoulée, suivez les instructions pour sceller le détecteur et l’envoyer par la poste au laboratoire d’analyse.
- Mesure rapide ou professionnelle : Pour un résultat rapide (par exemple lors d’une transaction immobilière) ou une analyse plus poussée, faites appel à une entreprise spécialisée qui utilise de l’équipement professionnel.
N’attendez pas. Protéger l’espace où vos enfants dorment et jouent est une responsabilité qui ne peut être négligée.
Problème de gorge sèche ou nez bouché : quel est le taux d’humidité idéal pour dormir ?
Se réveiller avec la gorge qui gratte, le nez sec ou, à l’inverse, une sensation de congestion est un signe que l’équilibre hygrométrique de votre chambre est rompu. L’humidité relative de l’air a un impact direct sur le confort respiratoire et la qualité du sommeil. Au Québec, le chauffage intensif en hiver est le principal coupable d’un air trop sec. Les plinthes électriques et les fournaises assèchent considérablement l’air, et il n’est pas rare que l’air intérieur descende sous 30% d’humidité en hiver, un niveau qui peut irriter les muqueuses, aggraver l’asthme et l’eczéma, et rendre plus vulnérable aux virus.
À l’opposé, un air trop humide (au-dessus de 55-60%) crée un environnement idéal pour la prolifération des acariens et des moisissures, deux allergènes majeurs qui peuvent provoquer une congestion nasale, des éternuements et des réactions asthmatiques. Trouver le juste milieu est donc crucial pour un sommeil réparateur et une bonne santé respiratoire.
Selon les experts, comme l’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ), le taux d’humidité idéal pour une chambre à coucher se situe entre 35% et 50%. Dans le contexte des hivers montréalais, maintenir un équilibre est un art délicat : il faut assez d’humidité pour le confort respiratoire (viser 35-40%), mais pas au point de provoquer de la condensation sur les fenêtres froides, ce qui créerait un risque de moisissure sur les cadres.
Comment atteindre cet équilibre ?
- Mesurer : La première étape est d’acheter un hygromètre numérique. C’est un petit appareil peu coûteux qui vous donnera une lecture précise du taux d’humidité dans votre chambre.
- Humidifier en hiver : Si l’air est constamment sous les 35%, utilisez un humidificateur. Choisissez un modèle à vapeur froide (plus sécuritaire pour les enfants) ou à ultrasons, et optez pour une taille adaptée à votre pièce. Un entretien rigoureux est essentiel : nettoyez-le régulièrement selon les instructions du fabricant pour éviter la prolifération de bactéries et de moisissures dans le réservoir.
- Déshumidifier en été (ou dans un sous-sol humide) : Si l’humidité dépasse 55%, utilisez la climatisation ou un déshumidificateur. Assurez-vous également que la ventilation de votre salle de bain est adéquate et fonctionne pendant et après chaque douche.
En ajustant activement l’humidité, vous ne vous contentez pas d’améliorer votre confort ; vous modifiez l’écosystème de votre chambre pour le rendre moins hospitalier aux allergènes et aux virus.
Vrai HEPA ou marketing trompeur : comment ne pas se faire avoir à l’achat ?
Face à la prise de conscience des dangers de la pollution intérieure, le marché des purificateurs d’air a explosé. Le terme « HEPA » est devenu un argument de vente majeur, mais tous les filtres se réclamant de cette appellation ne sont pas équivalents. Comprendre la différence entre un « Vrai HEPA » et un filtre de « Type HEPA » est crucial pour ne pas investir dans un appareil inefficace.
Un filtre Vrai HEPA (High Efficiency Particulate Air) répond à une norme gouvernementale stricte : il doit être capable de capturer 99,97% des particules de 0,3 micron. Cette taille de particule est considérée comme la plus difficile à filtrer et inclut le pollen, les spores de moisissures, les acariens, les squames d’animaux et une partie des bactéries et virus. C’est votre meilleure assurance pour assainir l’air des allergènes. L’emballage d’un appareil certifié Vrai HEPA mentionnera explicitement cette performance.
À l’inverse, les termes « Type HEPA », « HEPA-like » ou « 99% HEPA » sont des appellations marketing qui ne sont soumises à aucune norme. Leur efficacité est bien moindre, capturant souvent seulement 85% à 90% des particules, et généralement des particules plus grosses. Ils peuvent offrir une fausse sensation de sécurité tout en laissant passer les allergènes les plus fins et les plus problématiques.
Pour votre système de chauffage, ventilation et climatisation (CVAC), une autre norme est à connaître : le classement MERV (Minimum Efficiency Reporting Value). Un filtre MERV 11 à 13 offre une excellente filtration des particules fines et constitue une mise à niveau significative par rapport aux filtres de base.
Le tableau suivant décrypte pour vous les étiquettes pour faire un choix éclairé, que ce soit pour un purificateur portable ou pour le filtre de votre fournaise.
| Caractéristique | Vrai HEPA | Type HEPA | MERV 11-13 |
|---|---|---|---|
| Efficacité de filtration | 99,97% à 0,3 micron | 85-90% variable | 85-95% particules fines |
| Certification | Norme officielle | Marketing seulement | Norme ASHRAE |
| Prix moyen | $30-80/filtre | $15-40/filtre | $20-50/filtre fournaise |
| Usage recommandé | Purificateurs portables | À éviter | Système CVAC central |
Au-delà du filtre, vérifiez le CADR (Clean Air Delivery Rate), qui mesure le volume d’air filtré par l’appareil. Assurez-vous que le CADR est adapté à la superficie de votre pièce (pour une chambre de 12×12 pieds, visez un CADR d’au moins 150). Enfin, comme le recommande Santé Canada, cette logique de filtration s’applique aussi à vos appareils de nettoyage : « Si vous utilisez un aspirateur portable, il devrait être équipé d’un filtre HEPA. » pour éviter de remettre en suspension les particules que vous venez d’aspirer.
Investir dans un Vrai HEPA, c’est investir dans un bouclier efficace pour les poumons de votre famille.
L’erreur de couvrir une odeur de moisi par des chandelles sans traiter l’humidité
Cette odeur de « sous-sol » ou de terre humide est l’un des signaux les plus alarmants que votre maison puisse vous envoyer. Tenter de la masquer avec des bougies parfumées, des diffuseurs d’huiles essentielles ou des désodorisants est non seulement inefficace, mais dangereux. Vous ne faites que rajouter des produits chimiques dans l’air tout en ignorant la cause première : la présence active de moisissures. L’odeur de moisi est en fait un gaz (COVM – Composé Organique Volatil Microbien) libéré par les moisissures durant leur cycle de vie. Sentir cette odeur signifie que vous inhalez les sous-produits d’une colonie qui est bien vivante, même si elle est cachée derrière un mur, sous un plancher ou dans un entre-toit.
Traiter ce problème est une priorité absolue. La moisissure n’est pas qu’une question d’esthétique ; c’est un contaminant biologique qui peut causer des problèmes de santé sérieux, allant des allergies chroniques et de l’asthme à des infections respiratoires chez les personnes vulnérables. L’approche correcte n’est pas de tester l’air au hasard, mais bien d’identifier et de réparer la source de l’humidité qui permet à la moisissure de proliférer. Cela peut être une fissure dans la fondation, une fuite de plomberie, une mauvaise ventilation dans la salle de bain ou de la condensation chronique.
Si vous êtes locataire à Montréal ou au Québec, vous n’êtes pas seul face à ce problème. La loi vous protège. Voici vos droits et obligations :
- Votre obligation : Vous devez informer votre propriétaire par écrit dès que vous constatez un problème d’humidité ou de moisissure. C’est la première étape indispensable.
- Si le propriétaire n’agit pas : Envoyez une mise en demeure formelle, citant l’obligation du propriétaire de garantir la salubrité du logement, comme stipulé dans le Code civil du Québec.
- L’étape suivante : Si la mise en demeure reste sans réponse, contactez le Tribunal administratif du logement (TAL). Vous pouvez demander une ordonnance pour forcer les travaux, une diminution de votre loyer ou des dommages-intérêts pour les troubles subis, à condition d’avoir bien documenté votre dossier (photos, copies des correspondances, rapports médicaux si applicable).
- Attention : Vous ne pouvez pas décider de retenir votre loyer de votre propre chef. Seul le TAL peut autoriser une telle mesure.
En traitant la cause (l’humidité) plutôt que le symptôme (l’odeur), vous protégez non seulement la structure de votre habitation, mais surtout la santé de ceux qui y vivent.
À retenir
- Votre maison est un écosystème : les polluants intérieurs (COV, radon, humidité) interagissent et sont souvent plus dangereux que la pollution extérieure.
- Diagnostiquez avant de traiter : Observez les signes (condensation, odeurs), mesurez (humidité, radon) et identifiez la source du problème avant d’acheter des solutions.
- La technologie de filtration doit être adaptée à la menace : le charbon actif pour les gaz et odeurs (COV), le Vrai HEPA pour les particules (allergènes), et l’UV-C pour la stérilisation (microbes).
Comment transformer votre système CVAC en bouclier contre les allergies saisonnières ?
Au printemps, lorsque le pollen de bouleau envahit l’air de Montréal, ou à la fin de l’été avec l’herbe à poux, le premier réflexe est souvent de se calfeutrer fenêtres fermées. Pourtant, sans une gestion active de votre système de ventilation, vous ne faites que piéger les allergènes qui ont déjà réussi à entrer. Votre système de chauffage, ventilation et climatisation (CVAC) peut être votre meilleur allié ou un simple diffuseur de polluants. Avec quelques ajustements stratégiques, vous pouvez le transformer en un véritable bouclier respiratoire pour votre famille.
Premièrement, abandonnez l’idée reçue qu’il faut éteindre son échangeur d’air (VRC) durant la saison des allergies. C’est le contraire : les ventilateurs-récupérateurs de chaleur (VRC) modernes sont conçus pour filtrer l’air entrant. Les VRC permettent de renouveler l’air de la maison sans ouvrir les fenêtres, capturant une grande partie du pollen avant qu’il n’atteigne vos poumons. Laisser votre VRC fonctionner à basse vitesse en continu est une stratégie gagnante.
Deuxièmement, la pièce maîtresse de votre bouclier est le filtre de votre fournaise ou de votre système central. Adoptez une stratégie de filtration saisonnière :
- Printemps (avril-juin) & Été (juillet-septembre) : C’est la haute saison du pollen. Optez pour un filtre de haute efficacité avec un classement MERV 11 ou plus. Il capturera efficacement les spores de pollen. Pensez à le changer tous les deux mois, car il se chargera plus rapidement.
- Hiver (octobre-mars) & Automne : Un filtre MERV 8 est généralement suffisant pour capturer les particules de chauffage et les poussières. Vous pouvez le changer tous les trois mois.
Enfin, résistez à la tentation des services de nettoyage de conduits de ventilation systématiques, souvent agressivement publicisés. Comme le précise un expert certifié :
Le nettoyage des conduits de ventilation est pertinent après des rénovations majeures, une infestation de vermine ou présence visible de moisissure. Dans les autres cas, c’est souvent une dépense inutile.
– Expert CVAC certifié, Guide d’entretien des systèmes de ventilation québécois
Une maintenance régulière de votre fournaise et le changement discipliné de vos filtres sont bien plus efficaces et économiques.
Pour appliquer ces conseils et assurer la souveraineté de l’air dans votre demeure, l’étape suivante consiste à établir un calendrier d’entretien simple et à vous procurer les filtres adaptés à chaque saison. C’est une routine simple qui peut radicalement changer la qualité de vie des personnes allergiques.
Questions fréquentes sur la qualité de l’air intérieur
Dois-je m’inquiéter si j’ai des allergies chroniques dans ma maison?
Absolument. Si vous ou un membre de votre famille présentez des symptômes d’allergies chroniques tels que la rhinite, le larmoiement, ou une irritation constante des yeux et de la gorge, cela peut être un indicateur direct d’un problème de qualité d’air intérieur, comme le confirme la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
L’odeur de sous-sol est-elle un indicateur fiable?
Oui, c’est un signal d’alarme très important. Une odeur persistante de « sous-sol », de moisi ou de terre humide que vous n’arrivez pas à éliminer, même en aérant, indique presque certainement une croissance de moisissures cachées due à un problème d’humidité à la source.
Le télétravail affecte-t-il ma santé respiratoire?
Potentiellement, oui. Si vous vous sentez plus fatigué, que vous avez le nez qui coule ou des maux de tête plus fréquents depuis que vous passez vos journées en télétravail, cela peut signifier que vous êtes exposé de manière prolongée à un air intérieur de mauvaise qualité, chargé en COV ou en CO2 par manque de ventilation.